jeudi 6 décembre 2007

En quoi un livre peut-il me mettre en relation avec Dieu ?

Dans l’un des commentaires sur mon article précédent, une phrase a retenu mon attention : « si ma bible reste sur une étagère, alors elle reste un livre et non pas Parole de Dieu… ».

Si nous lisons ce livre, va-t-il changer quelque chose en nous ?

Ce livre nous raconte une histoire, des histoires puisqu’il y a plusieurs livres ! Chaque auteur va nous dire sa relation avec Dieu – il y a souvent des dialogues entre Dieu et les hommes – dans son histoire. Il va nous relater son expérience de Dieu avec ses mots, ses connaissances : une expérience paradoxale car elle le dépasse et le rejoint au plus profond de lui-même. Cette expérience propre de l’auteur peut nous toucher car nous pouvons ressentir cette expérience.

Ainsi Saint Augustin (Livre 8 Chapitre XII des Confessions)[1] en lisant un passage de l’Ecriture va trouver la réponse qu’il cherchait tant. De même, quand nous faisons une expérience et que nous voulons la relater, nous utilisons un langage inscrit dans notre histoire. Chaque auteur ou nous-mêmes, nous voulons partager cette expérience de foi avec d’autres mais elle reste pour chaque personne une expérience personnelle : nous ne pouvons donner la foi mais nous pouvons inviter chacun (tel l’enfant dans le jardin pour Saint Augustin) à la découvrir. Ainsi par analogie, chacun peut rejoindre l’expérience de foi de l’auteur et la partager avec tous ceux qui l’ont faite.

Chaque homme est capable de faire l’expérience d’un Dieu personnel ; Lui-même se révèle dans l’histoire des hommes et donne à l’homme la grâce de pouvoir accueillir cette révélation dans la foi.

La bible est donc un moyen d’accès vers cette mise en relation avec Dieu et pour découvrir ce que chaque homme désire au plus profond de son cœur… vivre et être aimé de Dieu.


[1] « Je disais et je pleurais dans toute l'amertume d'un cœur brisé. Et tout à coup j'entends sortir d'une maison voisine comme une voix d'enfant ou de jeune fille qui chantait et répétait souvent: «PRENDS, LIS! PRENDS, LIS!» Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai sérieusement à me rappeler si c'était un refrain en usage dans quelque jeu d'enfant; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Je réprimai l'essor de mes larmes, et je me levai, et ne vis plus là qu'un ordre divin d'ouvrir le livre de l'Apôtre, et de lire le premier chapitre venu. Je savais qu'Antoine, survenant, un jour, à la lecture de l'Evangile, avait saisi, comme adressées à lui-même, ces paroles: «Va, vends -ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; viens, suis-moi (Mt 19,21);»et qu'un tel oracle l'avait aussitôt converti à vous. Je revins vite à la place où Alypius était assis; car, en me levant, j'y avais laissé le livre de l'Apôtre. Je le pris, l'ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux: «Ne vivez pas dans les festins, dans les débauches, ni dans les voluptés impudiques, ni en conteste, ni en jalousie; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs.» Je ne voulus pas, je n'eus pas besoin d'en lire davantage. Ces ligues à peine achevées; il se répandit dans mon coeur comme une lumière de sécurité qui dissipa les ténèbres de mon incertitude. » (Augustin, Confessions 8.12)

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